Voyage, Voyages… Découvrir, revoir, revivre, vieillir en voyageant
Joyeuses Saisons s'adresse à ceux qui veulent vivre à fond cette aventure. Comment ? Avec des nouvelles, des billets d'humeur, des idées de voyages, de lectures, d’activités et, bientôt, OUI ! Un FEUILLETON ! LETTRE n°1 : Voyage, Voyages… Découvrir, revoir, revivre, vieillir en voyageant
BUCAREST AVANT L’ÉTÉ
1966 : J’ai traversé la Roumanie, accueillie dans des familles paysannes dont les enfants, pieds nus, sautillaient de joie dans la poussière d’été. Rencontrer des étrangers, les accompagner le long de leurs villages d’isbas, était pour eux un plaisir à savourer. À Bucarest, en 1966, certains trottoirs étaient interdits, question de sécurité, il ne faut pas risquer de déranger les puissants, même s’ils dirigent au nom du peuple triomphant.
Musée d'Art : affiche d'une exposition en avril 2023
1972 : J’ai assisté, en Roumanie, à des réunions aussi longues que lassantes, présidées par des messieurs solennels en costume de nylon. Une mission d’études, du genre récompense pour le travail accompli, on n’apprend rien, mais ce n’est pas le but. En fin de semaine, avant de rentrer en France, on passe deux jours sur la Mer Noire, dans un hôtel typiquement soviétique, béton et néon, on se demande ce qu’on fait là. À Bucarest, on refait sa valise et on jette à la corbeille des collants filés devant une femme de chambre aux yeux émus. Elle demande en anglais approximatif si elle peut les prendre. On a honte, on repart sans collant, parce qu’on offre ceux qui sont neufs.
2023 : Bucarest avant l’été, on visite un proche, installé depuis peu.Cette étrange capitale, qui parle une langue tellement latine qu'elle se comprend à la lecture, révèle bien d'autres curiosités. Elle est, à mes yeux, un étonnant mélange de kitsch et de misère, d'architectures opposées, de personnages de toutes les corpulences et de tous les styles, d'anciens magasins hérités de l'ère socialiste subsistant tant bien que mal aux côtés de pseudo-palaces américains. Elle a suscité mes surprises, mes doutes, mes sourires et mes admirations.
Ouverts à quoi ?
Sam’suffit
Mode, quand tu nous tiens …Archéo lectures Des trouvailles livresques fanées, drôles ou tristes
La Roumanie Guide Touristique Editions Meridiane, Bucarest 1967
Extraits de ce guide sauvé d’un grenier :
"Voilà plus de deux décennies que les magnifiques paysages de la Roumanie sont entrés dans le patrimoine de ceux, citoyens de la République Socialiste de Roumanie, qui en travaillent les champs ou qui transforment en outils ou en biens les métaux et les minéraux qu’ils extraient des profondeurs de sa terre.”“ Le 23 août 1944, le peuple roumain s’est engagé dans la voie de la liberté totale, afin de devenir maître de sa destinée.Durant les premières années qui suivirent la libération, le peuple roumain travailla sans relâche pour panser les blessures causées par la guerre et par les régimes du passé, sous la conduite du parti communiste qui mobilisa les larges masses populaires à une activité constructive sans précédent.”“À Bucarest, on garde le souvenir intact des jours où la population contribua, aux côtés du peuple laborieux tout entier, au renversement du pouvoir des exploiteurs en imposant, par une lutte âpre et résolue, l’instauration du pouvoir populaire.”"Dans notre capitale, on y admire les nouveaux quartiers avec leurs grands immeubles où la lumière pénètre à flots. Ils ont remplacé les terrains vagues et les bicoques que l’on rencontrait autrefois dans ces quartiers misérables. »
Vive la Roumanie !Des librairies de rêve L’âge d’agir
En Roumanie, en 2021, 45 800 enfants sont sous la protection de l’État. (Source : Commission européenne, 2020). 41.5% des enfants sont à risque de pauvreté et d’exclusion en Roumanie. Le drame des enfants abandonnés est un héritage de Ceausescu. L’abandon était devenu un acte banal encouragé par l’État. Depuis, d’importants progrès ont été réalisés pour les enfants, mais beaucoup reste à faire. Depuis 1990, date de sa création, l’association SERA, devenue en 2003 CARE SERA ont soutenu plus de 88000 enfants :
Fermeture des centres de placement vétustes et création de maisons de type familiale de 12 enfants maximum.
Accompagnement des jeunes sortant du système de protection de l’enfant pour leur insertion socio-professionnelle.
Soutien financier, matériel et psychosocial aux familles les plus précaires.
Soutien des enfants avec des handicaps lourds, grâce à 64 centres thérapeutiques. En 2020, plus d’un enfant sur deux dans les orphelinats avaient des besoins spécifiques (Source : Autorité Nationale de protection de l'enfance).
Accès aux soins de santé, via un planning familial itinérant dans les zones les plus isolées. Ce modèle créé il y a 18 ans est désormais repris par l’État.
© Roumanie / Cristian Nisto
Source : https://www.carefrance.org/
Oui, visitez la Roumanie, et commencez par BucarestPhotos : Sylvie Lainé