PRINTEMPS DE FEMME

Le printemps est un temps de femme : dans ce n*, la parole est à la députée Sandrine Josso, à quelques propos sur le féminin et sur la danse, sans oublier un habituel plaidoyer pour les Afghanes, ni les non moins habituelles 'Chroniques du monde Maya'. Enfin saluons François, et les souvenirs qu’il nous laisse, parfois de bonté et de tendresse…

Mémoires Vives
10 min ⋅ 22/04/2025

SOMMAIRE DU N°22 : PRINTEMPS DE FEMME

LES FEMMES, DES HOMMES POLITIQUES COMME LES AUTRES ? RENCONTRE AVEC SANDRINE JOSSO, DÉPUTÉE

QU’EST-CE QU’UNE FEMME ? ENFIN UNE DÉFINITION !

UN DROIT NÉ IL Y A 81 ANS… SEULEMENT

ERRATUM : L’AVENIR DE L’HOMME N’EST PAS CELUI QU’ON CROIT

LIBÉRER LES FEMMES PAR LE SAVOIR : AU SECOURS DES AFGHANES

L’ÂGE D’AGIR : LA SURVIE DES CLASSES CLANDESTINES

CULTURE EN FOLIE : VOULEZ-VOUS DANSER AVEC MOI ?

ARCHÉO FEUILLETON : CHRONIQUES DU MONDE MAYA

TOUS LES CHEMINS MÈNENT À ROME

LES FEMMES, DES HOMMES POLITIQUES COMME LES AUTRES ?

RENCONTRE AVEC SANDRINE JOSSO, DÉPUTÉE

Les femmes sont-elles des hommes politiques comme les autres ? Cette question, empruntée au titre d’un podcast de Vie publique, j’ai voulu l’évoquer avec Sandrine Josso, députée (MODEM) depuis 2017. Engagée au service de causes majeures, elle est membre de la commission permanente du développement durable et de l’aménagement du territoire, de nombreux groupes d’amitié internationale, vice-présidente de la Délégation des droits des femmes et de l’égalité des chances et du groupe d’études sur les Violences intra familiales, elle est aussi co présidente du groupe d’études Cancers et vient d’être nommée co présidente du groupe Autisme.

Son action la plus connue est sans conteste la mission gouvernementale sur la lutte contre la soumission chimique dont elle fut chargée en avril 2024 par le Premier Ministre, mission reconduite en octobre 2024 par l’exécutif précédent puis confirmée par François Bayrou. Elle l’effectue avec la sénatrice RDSE (Rassemblement démocratique et social européen) Véronique Guillotin aux côtés de Salima Saa, secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Sandrine Josso a choisi de faire de sa propre affaire un combat politique au nom de toutes les victimes.

Cette mission fait l’objet de la première question que je lui ai posée.

Lire aussi :

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/deputes/PA720038

Source et crédit image : Assemblée nationale

Q : Où en êtes-vous dans l’accomplissement de votre mission sur la lutte contre la soumission chimique ?

R : Je poursuis actuellement ma mission gouvernementale sur ce sujet, et elle s’accélère. Je remettrai mon rapport final à la ministre Aurore Bergé le 12 mai prochain. Depuis plusieurs mois, je multiplie les auditions, les déplacements, les rencontres de terrain. J’ai réalisé plusieurs déplacements à l’étranger – En Argentine, en Italie et aux États-Unis– pour m’imprégner des dispositifs déjà en place, comprendre les pratiques, les évaluer, et voir comment nous pourrions nous en inspirer en France. Ce fléau, trop longtemps invisible, mérite une réponse forte, et à la hauteur des attentes des victimes et de la société. C’est ce à quoi je m’emploie, avec force et détermination.

De quoi parle-t-on ?

La soumission chimique consiste en l’administration d’une substance psycho active à l’insu d’une victime ou sous la menace, à des fins délictueuses ou criminelles (vol, détournement d’argent, captation d’héritage, agression sexuelle, viol, inceste…). L’agresseur cherche à obtenir plus qu’une sédation, une perte de volonté consciente de sa victime pour la faire agir selon son bon vouloir. Les substances et médicaments utilisés sont incolores, inodores et souvent sans goût, parfois même ils sont réduits en poudre. C’est pourquoi ils peuvent passer inaperçus dans les boissons ou les aliments. Leur effet est rapide, de l’ordre de quelques minutes. Ils entraînent une amnésie antérograde - diminution de la fixation des faits survenus durant leur action -.

Pour mémoire : Le 7 avril 2025, le parquet de Paris a requis un procès devant le tribunal correctionnel contre le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d’avoir drogué la députée Sandrine Josso en novembre 2023 afin de commettre une agression sexuelle.

Depuis 2003, l’Agence du médicament conduit annuellement une enquête nationale afin de disposer de données objectives sur les cas suspects de soumission chimique, d’identifier les substances en cause, de définir les contextes des agressions et les modus operandi des agresseurs et d’évaluer les conséquences cliniques. Le nombre de cas vraisemblables a plus que doublé sur les cinq dernières années : 38 en 2018, 97 en 2022. Ces derniers mois, le procès des viols de Mazan a mis en lumière cette regrettable problématique.

Source (Art 4.3.2025) :  https://theconversation.com/soumission-chimique-par-benzodiazepines-anxiolytiques-ou-sedatifs-quels-effets-quelle-prise-en-charge-des-victimes-quelle-prevention-248348 utm_medium=email&utm_campaign=Et%20surtout%20la%20sant%20-%2020250304&utm_content=Et%20surtout%20la%20sant%20%2020250304+CID_4758a7bdd1a29d0e291a83664d657450&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Lire%20larticle

Née à Guérande, Sandrine Josso est profondément attachée à son territoire - la 7e circonscription de Loire-Atlantique, Guérande, La Baule, Pontchâteau -, avec le soutien de son très actif suppléant Luc Geismar. Aussi y-a-t-elle lancé le “Parlement du territoire” …

Q : Il y a un an, le Parlement du Territoire voyait le jour pour faire vivre l’engagement citoyen. Et, le 26 avril prochain, se tiendra la grande restitution de cette initiative avec la présentation d’un livre blanc…

R : Le Parlement du Territoire c’est un voyage au cœur de la démocratie. C’est la possibilité pour des citoyens de la circonscription de se retrouver autour de thématiques comme la santé, la recherche, la vie démocratique locale. On apprend, on se rencontre, on découvre. Le livre blanc sera restitué le 26 avril, il aura pour objectif de présenter ce travail d’une année de réflexion et de montrer comment la mission parlementaire permet de favoriser la démocratie participative ! C’est une expérience vraiment vivifiante en circonscription !

Q : À votre sens, quelle contribution spécifique les plus de 65 ans peuvent-ils apporter au renforcement de l’engagement citoyen au quotidien ?

R : Je suis persuadée que les plus de 65 ans ont cette capacité à transmettre et à être une génération de l’exemple ! 

Vous avez vécu des grandes transformations sociales et vous êtes la preuve que l’être humain sait s’adapter à travers les changements et l’innovation ! 

Q : Sandrine Josso, les femmes sont-elles des hommes politiques comme les autres ?

R : La féminisation dans la vie politique progresse, mais elle reste encore trop partielle. En 2025, nous ne représentons que 36 % des députés et des sénateurs, preuve que nous sommes encore loin de l’égalité. 
Le sexisme persiste. Je le vis comme beaucoup d’autres : sur les réseaux sociaux, dans les remarques sur l’apparence, dans ces formes de sexisme “bienveillant” où l’on me renvoie à mon genre plutôt qu’à mes compétences. On me demande, par exemple, comment je concilie ma vie de maman avec ma fonction. C’est une question qu’on pose rarement à mes collègues masculins.

Fragments de réflexion

La féminisation de la politique française est notable, mais reste limitée. En 2025, elles font encore face au sexisme. Hostile - blagues, commentaires déplacés -, il est parfois plus insidieux, protecteur… On les questionne sur leur légitimité à traiter certains dossiers. Succomber à l’auto-censure est tentant, en adoptant des stratégies d’évitement : limiter l’activité sur les réseaux sociaux, modifier sa façon de s’habiller ou restreindre les sujets abordés. Ce sexisme, ouvert ou latent, freine la représentation des femmes dans les instances de pouvoir. Il convient d’en prendre conscience et d’agir collectivement. Comment ? Proposer des ressources de sensibilisation et d’accompagnement en ligne ? Mettre en place un accompagnement des nouvelles “recrues” par des femmes politiques expérimentées ?

Le métier politique n’est pas un métier comme les autres : dénié comme profession, sans parcours académique obligatoire, il repose sur des apprentissages informels, des réseaux et se trouve soumis aux aléas électoraux.

Ainsi, les conditions de sa féminisation diffèrent-elles de celles d’autres professions - médecine, barreau, enseignement supérieur ou journalisme -. Et l’esprit de la loi sur la parité des candidatures est souvent contourné en présentant des candidates dans des circonscriptions difficilement gagnables. Par ailleurs elles sont sous-représentées dans des secteurs fortement valorisés (économie, finance, transports) et surreprésentées dans des domaines perçus comme « féminins » (affaires familiales et sociales, santé…).

Sources: Dossier Genre et inégalités in Dauphine Eclairages de l’Université Paris Dauphine // Article Politique : pourquoi les femmes ne décrochent pas les premiers rôles’ in The Conversation 11 et 17 février 2025 de Catherine Achin, professeur de Science politique // 24.03.2025https://www.lesnouvellesnews.fr/parite-en-europe-33-de-femmes-parlementaires-et-des-reculs/

Q : Face au contexte de bouleversement économique mondial, un mot d’espérance en conclusion ?

R : Je ne peux pas m’empêcher d’associer le message d’espérance à la jeunesse. Dans la continuité du Parlement du Territoire, je vais inviter les jeunes de notre circonscription à participer au Parlement des Enfants, ce sera la possibilité pour chacun et chacune d’avoir l’opportunité de trouver une place dans notre société. Une place qui a du sens et qui fait sens !

Merci Sandrine Josso !


Lundi 21 Avril, à l’annonce du décès du pape François, la députée Sandrine Josso a publié un hommage sur Linkedin. Il est repris ici :

Le Pape François s’est éteint ce matin. Un homme de paix et de justice sociale.
Dans un monde tourmenté, son message pour l’amour universel, pour le dialogue entre les peuples et pour la protection des plus fragiles demeurera.
À tous les catholiques, j’adresse mes pensées les plus sincères.

QU’EST-CE QU’UNE FEMME ? ENFIN UNE DEFINITION !

Qu’est-ce qu’une femme ? Un mystère ? Un phénomène naturel ? Un concept ? Un miracle avec des talons ? Inutile de vous faire languir plus longtemps. Le 16 avril 2025, la Cour suprême britannique a (enfin ?) statué à l'unanimité : dans la loi sur l'égalité de 2010, lorsque le terme « femme » est utilisé, sa définition fait référence à "une femme biologique". Par cette décision historique, la plus haute juridiction du Royaume-Uni déclare donc que la définition juridique de la femme fait référence au sexe biologique. Cette décision marque l'aboutissement d'une longue bataille juridique qui aura des conséquences majeures sur l'application des droits fondés sur le sexe en Écosse, en Angleterre et au Pays de Galles : les services non mixtes destinés aux femmes - refuges, services hospitaliers, centres sportifs…- peuvent exclure les femmes transgenres. Evidemment, les défenseurs des personnes transgenres l’ont accueillie avec inquiétude. Mais l'un des juges, vice-président de la Cour suprême, Lord Patrick Hodge, a "déconseillé" de voir ce jugement "comme le triomphe d’un ou plusieurs groupes de notre société au détriment d’un autre". L'association de défense des droits des personnes transgenres, Scottish Trans, a réagi en appelant à "ne pas paniquer". Quant à moi, ouf, je suis enfin sûre d’être une femme. Une vraie. (Sources diverses dont Reuters).

Alors, Simone, t’en penses quoi ?

UN DROIT NÉ IL Y A 81 ANS … SEULEMENT

Lundi 21 avril marque le 81ème anniversaire du droit de vote des femmes en France - c’était le 21 avril 1944 -. Il n’y a pas de quoi lancer de bruyants cocoricos. La France était le 59ᵉ pays dans le monde à accorder ce droit aux femmes. Qui sont les principaux précurseurs ?

  • Nouvelle-Zélande : 1893 (premier pays au monde) et Australie : 1902 (sauf pour les femmes aborigènes, il ne faut tout de même pas exagérer, n’est-ce pas ?)

  • Finlande : 1906 (premier pays européen), Norvège : 1913, et Danemark : 1915 (y compris l’Islande)

  • Russie : 1917 (gouvernement provisoire), Royaume-Uni : 1918 (pour les femmes de plus de 30 ans, puis égalité avec les hommes en 1928)

  • Allemagne : 1918, Pays-Bas : 1919, États-Unis : 1920

  • Mongolie : 1923 (premier pays d’Asie), Espagne : 1931, Turquie : 1934 (élections municipales en 1930)

Vive la Nouvelle-Zélande ! Il faut savoir que le suffrage féminin - soutenu par la puissance du mouvement suffragiste - était étroitement lié à la lutte pour la prohibition de l’alcool, perçu comme une cause majeure de violences envers les femmes et les enfants. De nombreuses suffragettes considéraient que le droit de vote leur permettrait d’influencer les politiques publiques pour améliorer la moralité sociale et la sécurité familiale. Dès les années 1880, les femmes étaient nombreuses, souvent mieux éduquées que les hommes en ville, et participaient activement à la vie publique. Et la Nouvelle-Zélande, colonie britannique autonome, bénéficiait d’une certaine indépendance politique lui permettant d’expérimenter des réformes sociales ‘avancées’. Le Parti libéral, alors au pouvoir, était ouvert à des changements progressistes, l’Electoral Act de 1893 a pu être voté et recevoir la sanction royale du gouverneur le 19 septembre de la même année. Cela dit, si les femmes ont pu voter dès 1893, elles n’ont obtenu le droit d’être élues qu’en 1919.

Sources : Wikipedia / etat-civil.pw / https://www.paricilademocratie.com/approfondir/femmes-societe-et-politique/877-le-vote-feminin-dans-le-monde / https://www.histoire-et-civilisations.com/thematiques/epoque-contemporaine/le-dr oit-de-vote-des-femmes-chronologie-dun-combat-historique-89359.php

ERRATUM : L’AVENIR DE L’HOMME N’EST PAS CELUI QU’ON CROIT

Contrairement à ce qui a été annoncé, la femme ne sera pas l’avenir de l’homme. Qu’il se démerde. (Source : lepeupledesmots.com)

LIBERER LES FEMMES PAR LE SAVOIR : AU SECOURS DES AFGHANES

A l’occasion du nouvel an afghan, le 21 mars dernier, la campagne « Libérer le savoir ! », organisée par Negar- Soutien aux femmes d’Afghanistan s’est lancée à la mairie de Paris avec le soutien d’organisations syndicales et de responsables politiques.

NEGAR : Nous appelons toutes les organisations associatives, politiques et syndicales à se joindre à nous pour exprimer fortement leur opposition à tout système qui conduit à exclure le genre féminin de la sphère publique et à lui ôter tout droit d’expression. Le 21 mars 2025 doit être le début de la reconquête du droit au savoir, du droit à l’éducation, des droits des femmes et du droit à vivre pour toutes et tous en Afghanistan.

En savoir plus et reportage : https://www.negar-afghanwomen.org/2/liberer-le-savoir/

L’ÂGE D’AGIR : SURVIE DES CLASSES CLANDESTINES

3000 jeunes filles afghanes risquent de perdre leurs classes informelles alors que des associations comme NAYESTANE avaient créé pour elles 145 classes, qui fonctionnent 6 jours sur 7.
190 professeures dirigent ces classes, et leurs familles dépendent de leur travail. Ainsi élèves et professeures bravent-elles les interdits avec courage et détermination.

Aujourd’hui, NAYESTANE appelle à l’aide. Le financement public, qui représentait une large part des ressources, est bloqué. Vous pouvez agir pour permettre la survie de ces classes en faisant un don même modeste : https://www.helloasso.com/associations/nayestane/formulaires/11

VOULEZ-VOUS DANSER AVEC MOI ?

La danse a-t-elle un genre ? Bien sûr que non ! La danse est mouvement, rythme et voix, elle réjouit la femme et elle réjouit l’homme. Elle trouve sa place partout où la culture est reine. Il n’est pas étonnant qu’elle rayonne au sein de la micro-folie du Pouliguen. Elle y est mise en valeur en avril : on peut y admirer en accès libre des objets d’art racontant la danse au fil des siècles. Et elle y vit au travers d’un atelier dansé, fait pour réveiller les énergies.

Le prochain atelier se tient, le dimanche 27 avril, en fin de matinée (renseignement : info@culture-folie.org ou au 07 64 47 36 10).

Isabelle, guide souriante et experte de cette pratique artistique, fait découvrir des mondes au-delà des rondes et des sons.

Que fait-on dans un atelier dansé ?

On entre dans la magie du rythme, au son du djembé, un instrument de percussion africaine favorisant l’expression corporelle et vocale par des gestes simples, épurés et répétitifs.

Isabelle vous invite aussi, si vous passez par Paris (ou y résidez) à visiter l’exposition consacrée au Boléro, œuvre majeure de Maurice Ravel, à la Philharmonie de Paris… Et à lire un texte inspirant de France Schott-Billmann - psychanalyste et danse-thérapeute -, publié dans le catalogue de l’exposition : « Le Boléro et la transe ». Un extrait :

Le Boléro est de ces musiques qu’on laisse nous pénétrer sans résistance comme si elles étaient chez elles (…). Nous épousons avec enthousiasme (du grec en theos, "avoir un dieu en soi") ce rythme vital. Partagé, il procure une joie contagieuse, une transe collective exultante, insupportable à ceux qui n’y sont pas sensibles. Elle est intense parce que le Boléro ne réveille pas seulement le sentiment d’être en vie, mais aussi la mémoire lointaine de nos premiers états de vivant.

Merci Isabelle de nous faire explorer ces joies. Quoi de plus naturel que de danser au printemps ? Quoi de plus naturel que de célébrer la terre et la lumière en cette période où certains chassent les oeufs quand d’autres les peignent en rouge avant de sonner les cloches pour saluer la vie qui revient ? Pâques, dit-on, mais aussi Pessah, ou ‘Imbolgh’, ancienne fête celtique, une tradition plus que millénaire en somme qui fête l’ours, divinité préhistorique, ancêtre mythique de l’Homme, qui sort de sa caverne à la fin de son hibernation.

Vous voulez vous aussi tourner et tourner encore autour du Boléro ? Rendez-vous jusqu’au 15 juin, cela vous laisse encore un peu de temps : https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/exposition/27890-ravel-bolero

Et si vous passez par la presqu’île de Guérande, ou y vivez, rendez visite à la Micro-folie du Pouliguen, où vous retrouverez, outre les ateliers dansés, une très riche programmation mêlant des projections de spectacles (théâtre, musique...) en partenariat avec l'INA, du cinéma en partenariat avec une salle d’art et d’essai, des conférences décomplexées, les ‘racont'art’ et ‘papot'art’. À bientôt ? Demandez le programme : info@culture-en-folie.org

Et, ailleurs, en France, rendez-vous dans la Micro-Folie la plus proche https://www.lavillette.com/micro-folie/

Rejoignez des adhérents HEUREUX, bien qu’ils ne soient pas tous vieux…

ARCHÉO FEUILLETON : CHRONIQUES DU MONDE MAYA

Retour vers le Guatemala et le monde maya, étonnant mélange de jungle, de violence et de beauté, avec Jean-Pierre de Nice, et ses feuilletons culturels et historiques. 2013 - 2025 … En 22 ans, rien de nouveau sous le soleil, n’est-ce pas ?

10 juin 2013 : Suite Les Guatémaltèques n’ont pas besoin de visa pour se rendre en Europe (moins de 3 mois). Dans cette période de grande émigration économique des pays du Sud vers ce qu’ils croient être les eldorados des pays du Nord (les malheureux vont déchanter), ils se précipitent… Ailleurs. Ni l’Europe, ni même l’Espagne ne les attire. Ils ont à l’esprit le « rêve américain » ! Les risques qu’ils prennent pour atteindre ce pays sont incroyables, et les officines de passeurs de clandestins prolifèrent. Nous avons tous vu à la télévision ces reportages de groupes de Guatémaltèques, Honduriens, Salvadoriens, Nicaraguayens, agrippés sur les toits de wagons des trains de marchandises qui traversent le Mexique. Rançonnés, volés, violés, assassinés, des milliers d’entre eux n’atteindront jamais leur but et disparaîtront sans laisser de trace. Tant d’autres mourront dans le désert de l’Arizona, beaucoup d’autres seront renvoyés dans leur pays … Les Etats-Unis, c’est un cauchemar plutôt qu’un rêve. Faut-il être désespéré ! 

Photo S.Lainé 2011 / Danse guatémaltèque

Chaque jour, le quotidien national (« La Prensa Libre », qui comme son nom ne l’indique pas, n’est pas libre) annonce son lot d’assassinats de la veille. Une quinzaine en moyenne, souvent des jeunes, tués d’une balle tirée quasi à bout portant. Inutile de dire que les enquêtes n’aboutissent jamais ou très rarement. Règlements de compte dans le trafic de drogue, intimidations vis-à-vis des chefs d’entreprise qui rechignent à payer les fonds qu’on leur extorque, embrouilles dans un système de corruption quasi généralisé, plus rarement vengeances personnelles …

Les sicaires sont très souvent des gamins de 18/20 ans, qui exécutent leurs contrats entre deux cours d’école ou deux rendez-vous amoureux, pour se faire un peu d’argent de poche. On est frappé aussi par le nombre de femmes qui sont à la tête de ces bandes de tueurs !

Tout ce petit monde va tranquillement à la messe, fait la fête dans les discothèques, et vit comme si de rien n’était : violence ordinaire. La corruption qui sévit dans le pays est dénoncée régulièrement … sans doute par ceux qui estiment ne pas recevoir la part du gâteau à laquelle ils pensent pouvoir prétendre ! On vient d’arrêter (tout de même) un maire et sa femme qui, depuis une dizaine d’années, avaient mis en coupe réglée la municipalité dont ils avaient la charge. Ils avaient créé une trentaine d’entreprises, une par secteur commercial, industriel ou de services, auxquelles ils confiaient benoîtement la totalité des besoins de la commune. On n’est jamais si bien servi que par soi-même ! Bilan provisoire et approximatif : 200 millions d’euros dans leur poche. Chapeau, les artistes !

Suite dans le n°23

TOUS LES CHEMINS MÈNENT À ROME

Billet d’accès à la messe de la natalité dite par le pape François le 24 décembre 2015, souvenir personnel

Avant de vieillir, j’ai filé à Rome, où mènent tous les chemins et beaucoup de mémoires, avec mon petit-fils, qui m'avait demandé comme une faveur de l'emmener participer à la célébration d'une très ancienne naissance, la Nativité, conduite par le pape François, à St Pierre de Rome. Tant de milliers de personnes dans le monde présentant, à tous points de vue, plus de raisons légitimes d'y être accueillis que nous, je ne m'attendais nullement à y parvenir. Mais les miracles surviennent sans se préoccuper de légitimité.

Ayant largement oublié comment on prie, et d’ailleurs assez peu convaincue d’une existence divine, je me suis contentée de marcher entre et sous les gouttes, de me laisser envahir par une ambiance mi religieuse, mi selfies, où les téléphones portables mitraillaient les files de prêtres venus des autres bouts du monde, défilant entre 5000 fidèles, avant de leur donner la communion, rang par rang. Et j’ai entre aperçu ce vieillard, dont j’ai presque l’âge - enfin, n’exagérons rien -, à la voix chevrotante, qui nous livrait des paroles fortes dont je n’ai plus le souvenir.

Extrait de l’essai ‘L’Âge des Saisons’ de Sylvie Lainé, publié en 2020 sous le pseudonyme Sylvie Bertol.

Au revoir François, qui a voulu, une fois encore, saluer les fidèles à l’occasion de Pâques, en signe d’espérance.

*

À bientôt !

*

Mémoires Vives

Par Sylvie Lainé

Auteure d’ouvrages de management et essais personnels, conférencière. Curieuse de tout, de rien, de ce qui passe, des informations venues du monde qui change, des paysages, des gens.

Parcours professionnel : stratégie, communication institutionnelle, management, conduite de changement, ingénierie et animation de formation comportementale, coaching de dirigeants et équipes de direction, évolution culturelle des organisations, négociation et communication interculturelle.

Langues d'intervention : français, anglais, italien

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