N°17 RENOUER AVEC LA JOIE

Cultiver la joie avec le rire, choisir la paix, réveiller l’énergie en écoutant Roselyne Bachelot, rendre la bonne humeur à ceux qui sont « trumpés » et la voix à celles qu’on étouffe, tel est le sommaire de ce n°17, RENOUER AVEC LA JOIE. Allez, VIVE LA FRANCE ET LA FRANCOPHONIE !

Mémoires Vives
12 min ⋅ 25/11/2024

EDITORIAL : RENOUER AVEC LA JOIE

La question est : comment éprouver de la joie dans ce monde d’incertitudes ? Entre la peur du grand méchant loup (Donald de son petit nom), les rodomontades des va-t-en-guerre rêvant d’appuyer sur les boutons du néant, le sang des ennemis de toujours, la haine des fous de dieu (oui, sans majuscule), les boues qui ravagent les villes de soleil et tuent leurs habitants, les femmes qu’on emprisonne pour mieux les oublier, et le climat qui ne s’arrange pas (j’ose ? … Il n’y a plus de saisons…), on a un peu de difficulté à ressentir de la joie. Or, la joie se cultive, le rire l’alimente, comme l’humour qui le déclenche. La joie construit l’harmonie entre les individus, laquelle incite à choisir la paix. Oui, la joie est un choix, permettez-moi de vous l’écrire, une conviction que je développais dans un modeste ouvrage commis il y a 25 ans. La joie est énergie de vivre, de progresser, de continuer. Pour réveiller la nôtre, il faut écouter Roselyne Bachelot dont les ‘Sacrés monstres’ nous inspireraient presque. La joie aide à accepter la réalité pour ce qu'elle est : un mélange de sourires et de grisaille, de grandes joies, de petites peurs, de gênes discrètes, de grandes espérances et d'humbles servitudes. La joie se reconstruit lorsqu’elle s’éloigne, Isabelle, abonnée de New-York nous assure placer sa confiance dans les démocrates états-uniens pour ce faire. Et de la joie peut naître l’espoir, celui des femmes afghanes qu’il nous revient de rendre visibles. Allez, vive la France ! Bonne lecture !

RIRE AVEC BERGSON, CHOISIR LA PAIX AVEC SUN TZU

Explorons les fondamentaux, comme on disait autrefois dans les séminaires de management. C’était un temps rêvé où on me laissait être un peu à l’Ouest dans mes écrits. Ainsi, entre autres, ai-je commis il y a de nombreuses années (tout est pardonné) un livre, que l’un de mes éditeurs a intitulé : ‘Management de soi.’ J’aurais préféré ‘Le manager heureux’ mais la tendance n’était pas encore à faire du bonheur un produit de librairie. Bref, dans cet étrange objet, se bousculaient en un joyeux mélange des références pseudo philosophiques, des quiz faits maison, des pages pour rire, des exemples concrets de ma vie de consultante.

ARCHEO LECTURE : LE MANAGEMENT DE SOI

On y retrouve quelques pages sur le rire, la paix et la joie, inspirées de Bergson, de Sun Tzu et de certains autres. Je vous en propose quelques extraits :

Bergson a consacré des heures et des mois à tenter de répondre à la question existentielle suivante : qu'est-ce qui déclenche le rire ? Il est des raisons assez basiques : on s'enivre et l'effet de l'alcool fait rire, ou bien encore, quelqu'un vous chatouille pour obtenir le même résultat. Certains pensent que rire n'est pas très sérieux. Ceux qui rient trop souvent, trop facilement ou en des circonstances mal adaptées, telle par exemple, la présentation annuelle par le Président des comptes de l'exercice passé, sont perçus comme des gens peu sérieux et peu fiables. Et pourtant, il est beaucoup plus difficile de faire rire que de faire pleurer. A peu près n'importe qui est capable de faire pleurer, ce qui est loin d'être le cas pour le rire. Pour revenir à Bergson, il note qu'il est d'innombrables motifs pour rire. Citons : l'imprévu, la difformité, le déguisement, l'humain, la distance et la complicité. Bon, l'imprévu, on voit bien de quoi il s'agit, c'est lorsque le Président prend la parole pour introduire la séance annuelle de présentation des comptes, et qu'on ne l'entend pas, la régie ayant pataugé dans le maniement des boutons comme d’habitude. Bien sûr, en ce cas, personne ne rit, et surtout pas le responsable de la régie, mais c'est tout comme, en tout cas dans la tête des présents, qui n'osent plus s'entre-regarder, de crainte de déclencher l'hilarité générale. La difformité ne fait plus vraiment rire non plus, depuis que nous avons acquis un certain sens éthique, qui nous impose le respect de l'autre, mais il est vrai qu'elle a fait rire durant des siècles, et jusqu'il n'y a pas si longtemps.».

: “Aujourd'hui (en 2002), la difformité ferait plutôt peur, et l'urgence est de la fuir pour éviter de l'apercevoir, ce qui, tout compte fait, ne vaut pas beaucoup mieux que d'en rire ».

Note de la rédaction : L’eau a coulé sous pas mal de ponts depuis un quart de siècle, suffisamment en tout cas pour qu’il soit très mal vu de fuir la difformité. Il faut au contraire la percevoir comme une diversité riche de forces et de faiblesses, et, reconnaissons-le, c’est mieux que la posture ‘d’avant’.

‘Le management de soi’, une antiquité des Editions DEMOS, 1ère publication en 2002, 2ème en 2003, ÉPUISÉ !

“Pour déclencher l'hilarité, cette difformité doit être humaine : un paysage déformé ne fait rire personne, sinon on assisterait à des séances de franche rigolade dans les musées et autres galeries, lieux dans l'ensemble plutôt feutrés. De même, ne font rire ni un meuble, ni un véhicule, ni une plante, ni même un livre d'Henri Bergson.

Quant à la distance, disons, pour simplifier, qu'elle aide à rire. Ainsi un belge racontant à des français une histoire belge peut-il en rire lui-même, ce qui démontre qu'il prend ses distances. Notons que, si le même belge raconte ensuite une histoire française aux mêmes français, ceux-ci devront, à leur tour, faire preuve de distance pour pouvoir en rire.

Qu'en est-il de la complicité ? C'est clair : on appartient à la même tribu - peu importe qu'il s'agisse d'une famille ou du service commercial - et se retrouver ensemble, c'est revivre les souvenirs heureux. Un mot, une mimique, un regard peut alors déclencher une explosion de joie partagée que les malheureux "autres", intégrés par erreur, ou nouveaux arrivés, vivront sans doute mal. Cette nécessité de disposer de codes communs de référence pour rire ensemble explique aussi pourquoi, en communication interculturelle, parmi toutes les différences sensibles, il n'est rien de plus différent  que l'humour. Il est intéressant d'observer, sur ce point, que l'appartenance permet non seulement de mieux et plus facilement rire ensemble, mais aussi de mieux pleurer, tant il est vrai que les larmes partagées comme le rire partagé sont un lien entre les hommes.

En somme, le rire n'a pas grand chose à voir avec la compassion. Cela ne l’empêche pas d’entretenir notre joie intérieure, liée la plupart du temps à l’harmonie de nos relations avec “les autres”.

Or, nos vies sont trop souvent des guerres, "la guerre de tous contre tous". Pour renoncer à la tentation permanente de guerroyer avec un peu tout le monde, il nous faudrait être des saints, ce que la grande majorité de nous n’est pas.

L’être humain ne se suffit pas à lui-même, il est un animal social contraint (ou satisfait) de vivre avec ses semblables. Qu'il s'agisse d'une famille, d'une tribu, d'un village, d'un Etat ou d'une entreprise, chacun dans le groupe dont il est membre, doit assurer un rôle, correspondant à ce qu'il sait faire et, de préférence, aime faire. C'est à partir de là que tout se complique : on n'aime pas toujours ce que l'on fait. Conclusion, on cherche à faire plutôt ce que font les autres, qui nous apparaît plus facile, ou plus séduisant, ou mieux adapté à nos compétences et à nos aspirations. Et forcément, ceux dont on envie l'activité en essayant de la faire à leur place, et, accessoirement, en critiquant la façon dont ils la conduisent, ne peuvent nous laisser le champ libre. Il est dans notre nature de vouloir plus ou autre chose que ce que nous avons.

Relisons "L'art de la guerre"de Sun Tzu, le plus ancien traité de stratégie au monde (entre le Vème et le IVème siècle avant notre ère). Rappelons que Sun Tzu a en commun avec Socrate d'être passé à la postérité pour la force de ses idées, sans les avoir jamais écrites.

Sun Tzu constate ce que nous voulons ignorer : la problématique de la guerre est centrale pour les humains.  Elle fait partie de nos vies, de nos réactions. Elle est inscrite dans nos gènes. La guerre n'est pas une maladie : notre inclination à entrer en guerre, notre faculté d'en accepter les conséquences est naturelle.

Et la relation humaine a, depuis, toujours, posé question : on la voudrait sereine, elle ne l'est pas. On la voudrait heureuse, elle l'est rarement, et jamais avec "tout le monde". On la voudrait pacifique, elle ne peut l'être de façon pérenne.

Et l'extraordinaire philosophie de L'art de la guerre tient en ceci : nous rappeler que nous ne sommes pas les esclaves de nos instincts. Nous pouvons par exemple préférer la stratégie à la violence immédiate, c'est-à-dire opter pour l'anticipation et la préparation. En somme, au lieu de détruire l’adversaire, ce qui n’est pas très gentil, sans parler de notre éventuelle incapacité d’y parvenir, tentons de le séduire, et s’il ne l’est pas, de l’endormir dans du coton. Ainsi survit-il, mais avec un pouvoir de nuire sensiblement affaibli. Ce choix exige de nous une discipline constante : préférer la fuite d’un terrain au découragement pour épargner l'essentiel : nous. Ainsi devons-nous refuser de nous engager dans une bataille, sans nous être assurés du succès final. Et préparons-nous mentalement à l'imprévisible, dont notre seule certitude est qu'il surgira. Si nous agissons ainsi, Sun Tzu est formel : nous pouvons, suprême victoire, éviter la guerre, ou en réduire au maximum les néfastes effets. L'art de la guerre est un traité de morale. Il nous propose de préférer la justice à l'injustice, le mouvement à l'immobilisme, la négociation et le recul à l'affrontement stérile.

Et un tel comportement génère quoi ? Je vous le donne en mille : la JOIE, d’exister, de savoir s’éloigner des environnements et individus toxiques pour se consacrer à celles et ceux en qui nous croyons et qui croient en nous, en nos talents, en nos forces et même en nos fragilités, limites nécessaires de l’hubris.

Est-ce que cela a à voir avec le bonheur ? Qui suis-je pour répondre à une telle question ! Modestement, il me semble que le bonheur est un état, évidemment transitoire, qu’on ressent ou non sans savoir le faire naître. En revanche, la JOIE m’apparaît être une décision personnelle, construite avec effort et ténacité, malgré les difficultés, les tristesses, les rejets et les deuils. On l’adopte en sachant jouir du soleil, d’un texte, d’un chant, d’une danse, d’une amitié, d’un amour. La joie ne s'achète pas, elle est une expérience à vivre.. Elle se sculpte. Et, non, il n'est pas nécessaire d'être un saint pour être joyeux.”

Qu’en pensez-vous ?

RÉVEILLER SON ÉNERGIE AVEC ROSELYNE BACHELOT

Les Rendez-Vous de La Baule font le plein ! Surtout lorsqu’ils accueillent Roselyne Bachelot. Sa verve, sa voix, son humour séduisent d’emblée le public. Son charisme éclaire la scène. Et elle est agréable à écouter, ses propos sont justes souvent, acerbes modérément, drôles parfois, pertinents toujours. Et bravo d’initier la rencontre en citant Antonio Gramsci, qui avait pris - personne n’est parfait - la tête du Parti communiste italien en 1926 : “Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et, dans ce clair-obscur surgissent les monstres.(Il vecchio mondo sta morendo, quello nuovo tarda a comparire e in questo chiaroscuro nascono i mostri).

La formule, qui a circulé sur les réseaux après l’élection de Donald Trump en 2016, annonce bien ce qui va suivre ! L’ex ministre de la Santé, des Sports, de la Culture, entre autres fonctions politiques de premier plan, l’a choisie comme épigraphe à son dernier ouvrage “Sacrés monstres” (Editions PLON 2024), dont sont extraites des phrases clés reproduites dans cet article. Aujourd’hui éditorialiste, auteure à succès (notamment avec “682 jours”, publié en 2023), présidente de multiples associations qui racontent ses convictions, cette femme étonnante s’assume et rappelle qu’Olivier Guichard, maire historique et médiatique de La Baule, lui disait : “Tu es une emmerdeuse.” Peut-être… Mais une emmerdeuse qui privilégie le respect de l’autre et la courtoisie. Ainsi s’étonne-t-elle : “La politique est devenue un monde sans règles”, car “les monstres n’obéissent pas aux règles de la décence commune. Les propos orduriers et inconvenants sont passés dans le langage courant.”.

Un mot sur l’immigration, le sujet du jour, Madame la Ministre ? “Je suis convaincue que nous avons besoin d’une immigration régulée et intégrée alors que notre taux de fécondité va chuter inexorablement et qu’aucune allocation n’a jamais fait fonctionner les ovaires des femmes quand celles-ci ont leur premier enfant en moyenne aujourd’hui à 31 ans.”. À bon entendeur, salut !

Ces monstres qu’elle raconte avec truculence sont la cible de journalistes, dont les commentaires sont “un festival où la cruauté la dispute à la bêtise.” Elle ajoute : “On a autant de chances de rencontrer un journaliste équanime que de trouver un charcutier à La Mecque.” Un exemple récent ? Les détracteurs des JO 2024 à Paris, qui pressentaient un désastre humiliant, s’en attribuèrent la gloire après “l’incroyable réussite saluée dans le monde entier”. Ils “se sont échinés à en créditer à peu près la France entière, sauf… sauf Macron, qui en était pourtant le principal chef d’orchestre, organisateur et financeur au nom de l’Etat.”. Roselyne Bachelot ne crie pas avec les loups. Elle reconnaît à l’homme qu’elle a “regardé, jaugé (…), accompagné pendant deux ans” (…) une capacité “impressionnante” : “il adore les gens, les rencontrer, discuter.”. “Des conneries, Dieu - s’il existe - sait qu’il en a fait, mais pas au point d’être rejeté, y compris par des gens qui parfois lui doivent tout.”.

Celle qui a “connu d’assez près tous les présidents de la Vème République” a retrouvé “des caractéristiques similaires chez tous : des hommes supérieurement intelligents, cultivés (…) entretenant avec la France une relation charnelle.”. “Les meilleurs sont devenus des monstres, ils le savent, ils en souffrent et ils en jouissent en même temps.”.

Elle les décrit avec brio, il faut la lire. “Mais ces monstres vivent”, s’inquiète-t-elle, dans “une société désertée par le souci du bien commun.”. “La montée des individualismes, des égoïsmes est telle qu’aucun politique ne pourra satisfaire la soif de bien-être de nos concitoyens, leur jalousie viscérale, leur haine de l’excellence.”

Celle qui s’est battue pour le PACS, le mariage pour tous et la parité sait aussi s’interroger : “Persuadés de la justice de nos causes, nous les progressistes (…) n’avons pas vu ou pas voulu voir que nous faisions souffrir.” Qui ? “Une très grande majorité de nos compatriotes.”, tous ceux qui ont vécu les évolutions sociétales de ces dernières années comme des violences symboliques inouïes. “Nous nous sommes comportés avec l’arrogance des vainqueurs. La gauche a traité ceux qui s’opposaient à ces transformations de fascistes et la droite a traité de fossoyeurs ceux qui, comme moi, se battaient pour elles”. Cette violence symbolique va permettre le “surgissement des monstres non pas dans l’acception de ‘quelque chose de repoussant’ mais au sens d’individus à l’apparence ou au comportement qui surprennent par leur écart avec les normes d’une société.” Or, rappelle-t-elle, “la destinée des monstres est d’être à leur tour broyés.”

Avec “Sacrés monstres”, on en apprend de belles sur certaines valises de billets, du temps où il y avait encore suffisamment de billets pour les ranger dans une valise. On vous laisse découvrir les ‘bonnes feuilles’ grâce auxquelles on comprend mieux le rapport des ténors de la politique avec l’argent. Ne jouons pas les naïfs : on le savait déjà bien sûr. Raison de plus pour savourer des anecdotes croustillantes ! Vous pensez : ‘c’était avant, il y a longtemps, c’est fini maintenant’ ? Bien sûr que non : la leçon d’histoire de l’ex ministre enseigne que les pères la rigueur qui ont suivi, n’ont pas les mains si propres… D’où il s’ensuit que mettre fin aux magouilles fait naître des ‘magouillettes’, indignes des vrais prédateurs mais néanmoins minables. Et la grande Roselyne de rappeler que ”Clémenceau disait de la politique que c’était comme pour l’andouillette, il fallait que ça sente la merde mais pas trop.”. Et elle ajoute : “Méfiez-vous des innombrables donneurs de leçons qui écument les plateaux et les tribunes : ils hurlent souvent pour masquer leurs errements coupables.”

Quant aux rumeurs d’histoires de sexe, pour ne pas le dire plus crûment, elles ne manquent pas dans cette analyse du monde politique. On vous laisse les découvrir, vous ne le regretterez pas. Mais ne vous attardez pas sur la dénonciation des insultes, calomnies, ignominies proférées contre les hommes et surtout les femmes politiques - dont l’auteure -, le mépris qu’elles suscitent ne freinent pas ceux qui en font leur gagne-pain.

Outre de croquignolesques secrets d’alcôve et de sous, Roselyne Bachelot nous confie d’incroyables histoires, toutes aussi étonnantes que rassurantes : les grands de ce monde, les grandes de ce monde, ne sont finalement que des humains comme vous et moi. Ouf.

Et surtout, surtout, n’oubliez pas le conseil de Jacques Chirac : “Ne jamais perdre une occasion de bouffer, de pisser et de baiser.”

Enfin, merci Madame, pour le titre de votre ultime chapitre : “Il faut que tout change, pour que rien ne change.”. Commencer avec Gramsci pour terminer avec le prince Salina du grand Giuseppe Tomasi di Lampedusa, mon guépard préféré… Quoi de plus convaincant pour conseiller votre témoignage aux lecteurs et abonnés de Joyeuses Saisons !

VIVE LA FRANCE ! MAKE LA FRANCOPHONIE GREAT AGAIN

Le numéro 16 de Joyeuses Saisons a déclenché pas mal de commentaires, j’y reviendrai dans de futures parutions, promis. Et un nombre significatif de critiques s’agissant de l’usage excessif de l’anglais. Enfin quoi ? Pourquoi céder à cette mode ridicule ? Notre langue est si belle, si riche ! Elle peut tout exprimer, tout décrire. Exemple courtois de réclamation : “ Les lignes en anglais auraient vraiment mérité une traduction. Certes, vous vous adressez sans doute à des connaisseurs mais ce n’est pas une raison. S’ils sont capables de lire l’anglais (ou plutôt l’américain), c’est qu’ils le sont aussi de lire le français. 😉”. Voilà, c’est dit, repromis, on fera attention la prochaine fois.

Êtes-vous d’accord avec cet ostracisme linguistique ?

ILS SE SONT TRUMPÉS... THE WINNER IS… PARDON, LE GAGNANT EST…

Les démocrates états-uniens se remettent peu à peu de la douche froide que leur a infligée Donald Trump. En somme, ce n’est pas la joie. Mais, après tout, la démocratie a parlé, si vous n’êtes pas d’accord, émigrez en Corée du Nord.

Que va-t-il se passer se demandent nos abonnés et contributeurs franco-américains Isabelle et Yves ?

Isabelle, quoiqu’inquiète, nous assure placer sa confiance dans les démocrates pour retrouver l’énergie de convaincre :“Le résultat des élections et la victoire de Trump m’ ont fortement déçue et découragée, même si en fait je m’y attendais, au moins en partie. Beaucoup de facteurs ont joué dans cette élection et ses résultats paradoxaux, y compris au niveau des législatives. Par exemple, le quartier le plus pauvre de New York City, le Bronx, s’est tourné vers Trump. Pourquoi? Inflation et immigration. L’État du Missouri protégeant le droit à l’avortement dans sa constitution et votant pour Trump, mais malgré cela suivant hélas son allégeance traditionnelle aux Républicains.  Maintenant, les démocrates analysent leur défaite et réexaminent comment, depuis Clinton, leurs soutiens dans la classe moyenne et pauvre et chez les syndicats se sont érodés au fur et à mesure des années. Ils sont maintenant perçus comme représentant des élites métropolitaines, libérales et éduquées des états des côtes est et ouest. Certains sont aussi perçus comme trop progressistes, ayant encouragé des guerres culturelles excessives concernant les transsexuels, les immigrants etc. Dans les universités, un mouvement dit de “la police de moralité” a causé le renvoi de professeurs respectés et encouragé une propagande en faveur du Hamas par certains étudiants (et bien entendu les Républicains ont leurs propres excès dans le sens contraire). D’autres facteurs ont également joué : misogynie, ethnie, inflation (‘c’est l’économie “stupide” ‘dixit Clinton), Harris portant le poids de l’impopularité de Biden, etc. Aujourd’hui, le parti démocrate se remet en question, du moins j’espère, et cette remise en question va prendre du temps, mais je crois que c’est absolument nécessaire en ce qu’il permettra un renouvellement lui aussi bien nécessaire. »

Allez, je vais lire Joyeuses Saisons pour renouer avec la joie. (oui, cette phrase est un ajout de la rédaction en chef.)

ARCHEO VIDEO : JEAN YANNE EN 1977

Quant à Yves, il nous propose une vidéo datant de 1977. Jean Yanne répond aux questions du regretté Bernard Pivot pour faire la promotion de son livre qui venait d’être publié : ‘L’apocalypse est pour demain’. Régalez-vous ! Ou non… Attention, c’est un peu beaucoup politiquement incorrect… Mais peut-être que les moins de 60 ans découvriront l’une des références antiques des vieux, très vieux… En ces temps bénis où l’on pouvait dire n’importe quoi. (Le choeur, sur l’air des lampions : ‘C’était mieux avant.’).

https://www.youtube.com/watch?v=o32IluX7V3w&t=4s&ab_channel=InaCulture

Une seule insertion politiquement incorrecte est suffisante dans ce numéro ; je garderai son “coup de gueule” pour un prochain Verbatim des Saisons.

Et vous, comment réagissez-vous au retour de Donald Trump ?

L’ÂGE D’AGIR : ECOUTER, OFFRIR, REVOIR OU DECOUVRIR

Le monde continue de se vêtir d’incertitude, et par endroits de douleurs. C’est le cas de l’Afghanistan, l’une des zones d’intérêt de Joyeuses Saisons. Faisons le pari que de la joie peut naître l’espoir, celui des femmes afghanes qu’il nous revient de rendre visibles. Aussi AGIR, aujourd’hui, c’est :

ECOUTER

Fahimeh ROBIOLLE a participé récemment à la remise des Prix Marianne. Elle y a prononcé un discours juste et mobilisateur sur la laïcité et la situation des femmes (notamment) en Afghanistan. Fahimeh Robiolle est Franco-iranienne, ancienne ingénieur en Iran et au Commissariat de l’Energie Atomique (CEA). Chargée de cours en négociation, gestion de conflits et leadership, à l’ESSEC, à l’ENA jusqu’en 2016, aux Universités Sorbonne, Cergy, Nantes, à l’Institut Catholique de Paris, Sciences Po Paris. Depuis le retour des talibans, elle continue à développer ses activités de plaidoirie pour sensibiliser la communauté internationale sur l’apartheid de genre et le crime contre l’humanité en Afghanistan et sur le combat de la jeunesse iranienne contre un régime totalitaire et terroriste. Elle est l’auteure de l’ouvrage « Femme, Vie, Liberté, parlons-en ». Il faut l’écouter : http://www.laicite-republique.org/video-prix-de-la-laicite-2024-fahimeh-robiolle-soutien-aux-femmes-afghanes-l.html

OFFRIR

Pour les Parisiens (hélas, seulement pour eux) qui songent à préparer leurs cadeaux de Noël, l’association AFRANE (voir photo d’ouverture de ce numéro) organise sa vente annuelle au 16 Passage de la Main d’Ord, Paris 11eme. Cela démarre le jeudi 28 novembre et est ouverte jusqu’au dimanche 8 décembre, qu’on se le dise. www.afrane.org

REVOIR OU DECOUVRIR

Du 24 octobre au  18 novembre 2024, l’exposition ‘No Woman’s Land’ de Kiana HAYER et Mélissa CORNET qui ont pu faire des reportages auprès de femmes afghanes depuis août 2021 et obtenu le prix Carmignac de la photographie, s’est tenue au Réfectoire des Cordeliers, rue de l’Ecole de Médecine à Paris. Pour en savoir plus : https://www.fondationcarmignac.com/fr/no-womans-land-droits-des-femmes-en-afghanistan-M%C3%89LISSA-CORNET-KIANA-HAYERI/

Séance(s) de rattrapage possibles jusqu’au 18 décembre sur le Port de Solférino, face au Musée d’Orsay, toujours à Paris (hélas), une exposition extérieure, ouverte au public.

Note de la rédaction : En cohérence avec l’article ‘Vive la France’, je propose, pour ‘No Woman’s Land’, la traduction suivante : ‘Terre sans femme’. Entre nous, ne trouvez-vous pas qu’en anglais, cela sonne mieux ?

Un grand MERCI à Françoise HOSTALIER, Présidente du Club France-Afghanistan (et abonnée à Joyeuses Saisons) de nous avoir communiqué ces informations ! https://franceafghanistan.wordpress.com/

Crédit photo d’ouverture n°17 : AFRANE // www.afrane.org / facebook

BIENTÔT LE N°18 DE JOYEUSES SAISONS !

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Mémoires Vives

Par Sylvie Lainé

Auteure d’ouvrages de management et essais personnels, conférencière. Curieuse de tout, de rien, de ce qui passe, des informations venues du monde qui change, des paysages, des gens.

Parcours professionnel : stratégie, communication institutionnelle, management, conduite de changement, ingénierie et animation de formation comportementale, coaching de dirigeants et équipes de direction, évolution culturelle des organisations, négociation et communication interculturelle.

Langues d'intervention : français, anglais, italien

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